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IVG médicamenteuse : "Les sages-femmes sont moins effrayantes que les médecins"

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Le décret qui autorise les sages-femmes à pratiquer des IVG médicamenteuses a été publié dimanche 5 juin au Journal officiel.

Un décret permet désormais aux sages-femmes de réaliser des IVG avec des médicaments. Décryptage avec Anne-Sophie Laplaige-Luzuy, sage-femme à l'hôpital de Saint-Cloud.

Lefigaro.fr/madame. - Les sages-femmes ont désormais l’autorisation de pratiquer l’IVG médicamenteuse (sous certaines conditions). En quoi est-ce un progrès ?
Anne-Sophie Laplaige-Luzuy. -
Il faut avoir conscience que l’accès à l’avortement peut encore être difficile en France en raison du manque d’informations. Les femmes ne savent pas toujours comment choisir le lieu, parfois loin de chez elle, ni comment sélectionner le professionnel vers lequel se tourner pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse. Certaines ignorent quels sont les délais légaux pour pratiquer cette IVG, et dépassent parfois le terme légal… De plus, qu’elles soient médicamenteuses ou chirurgicales, les IVG sont proposées dans très d’endroits, parfois reculés. Faute de places dans les PMI (protection maternelle et infantile) et les hôpitaux, des femmes se tournent encore vers l’étranger pour se faire avorter. Certaines vont par exemple aux Pays-Bas, où le délai légal court jusqu’à 24 semaines d'aménorrhée, contre 14 en France pour une IVG chirurgicale, et entre 5 et 7 pour une IVG médicamenteuse...

Le recours aux sages-femmes va-t-il permettre de pratiquer les IVG dans les temps ?
En théorie, oui, car il est plus facile d'obtenir un rendez-vous rapidement avec une sage-femme libérale, plutôt qu'avec un gynécologue ou dans un centre hospitalier. Si les délais sont courts, on réduit le risque de devoir avoir recours à IVG chirurgicale, plus lourde pour la patiente, ou comme je le disais précédemment, de se rendre à l’étranger.

Dans la pratique, ça sera un peu plus complexe. En effet, le décret publié dimanche 5 juin 2016 au Journal officiel stipule que pour pratiquer des IVG médicamenteuses à son cabinet, la sage-femme devra justifier d’« une pratique suffisante et régulière des interruptions volontaires de grossesse médicamenteuses dans un établissement de santé ». Autrement dit, elle ne pourra pas débuter cette activité à son cabinet et devra d’abord pratiquer ces interventions au sein d’une PMI ou d’un hôpital. Malgré tout, cette mesure permettra de multiplier les professionnels aptes à pratiquer une IVG et donc de réduire les délais d’attente. Dans le fond, pour une IVG médicamenteuse, il suffit d’avoir un bureau de consultations, ce qui est le cas des hôpitaux.

Est-ce quand même une reconnaissance du métier de sage-femme, comme le dit la ministre de la Santé Marisol Touraine ?

Oui, car la profession de sage-femme est finalement assez méconnue des Français. Les femmes ne rencontrent ce corps médical que lors de leur première grossesse ou de leur premier accouchement, dans le cas des femmes suivies par leur gynécologue jusqu’à la fin de leur terme. Grâce à cette mesure, la sage-femme devient une professionnelle de santé de proximité.

C'est aussi une bonne nouvelle pour les femmes...
Absolument ! D'après les retours de mes patientes, les sages-femmes sont très souvent perçues comme étant plus à l'écoute et moins effrayantes qu'un médecin en blouse blanche.

Tour du monde de ce que les femmes emportent à la maternité :

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