Selon la revue scientifique The Lancet, 73% des avortements réalisés dans le monde entre 2010 et 2014 concernaient des femmes mariées.
Une étude qui tord le cou aux idées reçues sur l'IVG. Selon un récent article publiée dans la revue scientifique The Lancet, environ 73% des avortements réalisés entre 2010 et 2014 dans le monde concernaient des femmes mariées. Ce chiffre peut paraître surprenant au regard du fait que l'IVG est souvent considérée comme l'apanage des jeunes femmes, du moins dans les pays occidentaux.
En France, près d'une femme sur trois a eu recours à un avortement au cours de sa vie. Si les 20-24 ans représentent la tranche d'âge qui pratique le plus d'IVG, les 30-44 ans, autrement dit la période la plus propice au mariage, cumule 37% des IVG pratiquées en France en 2011, selon les chiffres de l'Ined.
Dans les pays en développement, les femmes ont un accès plus difficile à la contraception et sont mariées plus tôt. Selon le Dr Gilda Segh de l'institut Guttmacher, qui a produit les données du rapport de concert avec l'OMS, les femmes mariées de ces zones géographiques sont supposées concevoir tout de suite après leur union et font face à une forte pression sociale pour ne pas utiliser de contraception, rapporte le New York Times.
Un taux d'avortement en baisse
Selon The Lancet, 35 interruptions de grossesse ont eu lieu par an pour 1000 femmes de 15 à 44 ans entre 2010 et 2014. Si le nombre d'avortement a augmenté depuis les années 90, une fois mis en perspective avec l'augmentation progressive de la population, il s'avère que le taux d'interruption de grossesse est en réalité en baisse, comparé aux années 1990-1994 (avec 40 IVG pour 1000 femmes).
Au total, près de 25% des grossesses entre 2010 et 2014 se seraient soldées par une IVG, clandestine ou légale. Les pays développés sont ceux qui ont connu la meilleure progression, en passant de 46 à 27 avortements pour 1000 femmes. Dans les pays en développement, le taux n'a que très peu diminué.
« L'avortement a significativement décliné depuis les années 90 dans les pays développés mais peu dans ceux en développement. Assurer l'accès aux soins de santé sexuelle et reproductive pourrait aider des millions de femmes à éviter une grossesse non désirée et leur assurer un accès à un avortement sauf » conclut The Lancet.
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